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Publié : 29 mai 2011

Aux origines du lycée

I le premier collège

L’église et le couvent des Carmes en 1575
Vue de François de Belleforest (Détail), coll. Bibliothèque municipale de Semur-en-Auxois.

La ville de Semur, capitale de l’Auxois, a, depuis le Moyen Age, cherché à assurer la formation des jeunes de la cité en prenant à sa charge l’enseignement. Dès le milieu du XVème siècle, la commune nomme et rétribue un recteur pour les écoles de Semur. En 1560, l’existence d’un collège est désormais attestée par les archives. Il est alors situé dans un bâtiment localisé près de l’Armançon à proximité du pont Pinard. La ville se charge alors d’assurer l’entretien des bâtiments et le paiement des professeurs.
En 1573, une importante donation de Nicolas Frolois, prêtre mépartiste du prieuré Notre-Dame, permet au collège de Semur de prendre son essor. Pour préserver cette institution, la municipalité lui assure le monopole de l’enseignement et interdit expressément à autrui de « tenir école dans des maisons particulières ». Deux régents (professeurs) ont en charge l’un la grammaire et les humanités l’autre la rhétorique. L’enseignement dispensé est alors de qualité : le collège peut même se targuer d’assurer un enseignement du grec ancien. Parmi les élèves formés au collège de Semur, signalons Charles Févret, juriste renommé au XVIIème siècle.

II Le collège et les Carmes

L’église des Carmes en 1721
Vue de Semur 1721, (Détail), anonyme , coll. Musée municipal de Semur-en-Auxois

Confronté à des difficultés pour trouver durablement des régents de qualité, la municipalité décide, en 1618, de confier la direction du collège aux religieux du couvent des Carmes. L’histoire du collège sous l’Ancien Régime est emmaillée de nombreux conflits entre les frères Carmes et une municipalité soucieuse en tant que payeur d’avoir un droit de contrôle sur l’enseignement délivré aux jeunes semurois. Cette préoccupation s’exprime notamment à travers les nombreuses visites effectuées dans le collège par les échevins de la ville.
En 1641, la réforme de l’ordre des Carmes apporte une certaine stabilité à l’institution si bien qu’à partir 1652, la direction du collège leur sera confiée sans interruption jusqu’à la Révolution. Le bâtiment du collège est alors installé à l’intérieur de l’enclos du prieuré qui dispose d’un espace et de dépendances suffisamment vastes pour accueillir les élèves. En 1657, devant le succès rencontré par l’enseignement dispensé au collège, la ville décide de payer un 4ème régent, professeur de philosophie chargé d’assurer les cours de logique, de morale, de physique et métaphysique.
C’est dans la cour du couvent qu’à lieu en 1670 une représentation théâtrale devant des habitants « extrêmement satisfait de la beauté de cette tragédie et de la bonne grâce de tous les acteurs ». Les élèves sont à diverses reprises amenés à donner des représentations publiques ainsi en 1713 une « pastorale sur les vœux de la paix » à l’occasion du traité d’Utrecht.
Le XVIIIème siècle voit donc disparaître les derniers différents entre les magistrats et les Carmes. En 1705 la ville définit clairement les vacances des écoliers puis en 1708 institue un examen validant le passage à une classe supérieure. Le collège peut ainsi se développer dans un climat serein propre aux études. En 1755 il peut se targuer d’accueillir une soixantaine d’élèves.

Plan de Nicolas Chérier, 1788 (Détail)
Coll. Bibliothèque municipale de Semur-en-Auxois